L’opération de planting s’inscrit en droite ligne du projet : « Eliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion des durable des forêts à travers une gestion communautaire des paysages » (COBALAM). Ledit projet mis en place depuis 2020 par ONU-Environnement et le ministère camerounais en charge de l’Environnement (Minepded) et implémenté sur le terrain par l’Ong américaine Rainforest Alliance. « Nous avons pour objectif de restaurer un demi-hectare autour de chaque source d’eau. Pour le cadre de Lingang, l’espace est déjà défriché sur une superficie de plus d’un demi-hectare. Nous allons utiliser le fil barbelé pour faire le pourtour et puis sécuriser pour que les bœufs ne puissent plus entrer dans la zone », explique Dr. Feugue Kenfack.
L’implication des communautés, gage du succès de l’action entreprise
Pour garantir une meilleure exécution de cette opération, le CEPDEL a développé une approche communautaire, avec le concours de ses partenaires techniques et financiers notamment : le Fonds pour l’environnement mondial (GEF), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le Minepded et Rainforest Alliance. « Nous avons voulu travailler de manière participative avec les communautés locales. Ce sont les bénéficiaires eux-mêmes qui sont en train de planter. Nous avons mis sur pied le comité local des usagers de Lingang qui va suivre les activités du site. C’est cette instance qui va le désherbage le piquetage. On est venu avec l’expert pépiniériste et un agroforestier qui leur ont montré les techniques de plantation. Notre logique c’est que l’action soit pérennisée après notre départ », fait observer le directeur exécutif du CEPDEL. Une démarche appréciée à sa juste mesure par les communautés. « Je vous remercie de m’avoir montré comment planter les plants de raphia. Ce que j’ai appris, je vais aussi le transmettre à d’autres personnes », confie Esther Ymele, riveraine.
Par ailleurs, un comité local d’usagers (CLU) a été mis sur pied pour un meilleur entretien des plants. « C’est ce comité qui s’est chargé de défricher le terrain, qui va se charger du suivi régulier des plants et du remplacement et s’occuper de la gestion d’autres ressources naturelles de la zone », souligné Dr. Josiane Feugue Kenfack. Ce d’autant plus que l’eau qui coule dans la zone de Lingang ravitaille plus de 100 ménages, notamment la maternelle du coin, de même qu’elle sert pour les activités agricoles et d’élevage.
Synergie d’actions pour une gestion partagée des paysages des hautes terres de l’Ouest
Il faut relever que l’objectif global du PGDRE est de contribuer à la préservation et à une meilleure gestion partagée de la ressource en eau par les acteurs sur les principales sources des paysages des monts Bamboutos et des monts Bana-Bangangté-Bangou. Sur le plan opérationnel, les activités à mener portent notamment sur : l’approfondissement de la connaissance du statut des sources d’eau, l’analyse du profil des parties prenantes, les catégories d’impact sur les ressources en eau sur quatre principales sources d’eau présentes dans l’un des flancs les plus vulnérables en eau des paysages des monts Bamboutos et des monts Bana-Bangangté-Bangou. Il est aussi question de la réalisation, la délimitation, la sécurisation et la restauration par les acteurs locaux des périmètres des quatre sources d’eau les plus exposées à la dégradation et enfin, du renforcement de la structure locale pour la veille et la gestion partagée de la ressource en eau pour les différents usagers des quatre sources.
En plus de Lingang dans la commune de Nkong-Zem, le projet est réalisé dans trois autres zones : Djeubou (commune de Fongo-Tongo), Bapouh (commune de Bana) et Bantio 1 (commune de Bangou). Les quatre sources d’eau les plus exposées à la dégradation ont été identifiées suite à une enquête exploratoire réalisée sur les 13 sources présentes dans les paysages des monts Bamboutos et des monts Bana-Bangangté-Bangou. 82 personnes ont été impliquées dans la démarche. Parmi les autres résultats obtenus, il y a : échanges et adoption de la stratégie d’intervention avec les autorités administratives, municipales, traditionnelles et leaders communautaires au cours des quatre séances de prise de contact dans les communes cibles (42 personnes touchées). 220 personnes ont été sensibilisées autour des différentes zones du projet lors des séances de sensibilisation, soit 135 hommes et 82 femmes.
La restauration de trois hectares de terre en 2025
En outre, quatre comités locaux d’usagers constitués de 10 membres (avec au moins trois femmes et un représentant Mbororo) ont été mis en place à la suite de quatre séances de sensibilisation. 1200 mètres linéaires de barrière de sécurité (piquets, fils barbelés) installés sur les bordures des sources à Lingang-Pastorale, Djeubou, Bapouh et Bantio 1. 3000 plants de raphia produits localement sur la pépinière ont été transportés sur les sites de sources à reboiser. Au total, 22 000 mètres carrés (2,2 hectares) de terres ont été reboisés autour des sources choisies : soit 6000 m² dans la commune de Nkong-Zem, 5000 m² dans la commune de Fongo-Tongo, 5000 m² dans la commune de Bana et 6000 m² dans la commune de Bangou.
En perspective, le CEPDEL envisage, pour le compte de l’année 2025 : le renforcement et la consolidation des premiers acquis sur les quatre sources, la réalisation des missions de suivi, d’accompagnement des comités locaux d’usagers dans leur mission de gestion de la ressource en eau, l’extension de l’action sur six nouvelles en vue de la restauration de trois hectares de terre, l’intensification des échanges entre les comités locaux d’usagers à travers des visites et partages d’expériences et la capitalisation et communication des résultats du projet auprès des parties prenantes et autres partenaires techniques et financiers.